Si la perspective de faire des batailles de boules de neige et de glisser sur les pentes verglacées se révèle délectable pendant les jours de repos, il en va autrement lorsque la semaine redémarre et que le pays est partiellement paralysé sous l’effet des intempéries hivernales. Comment faire pour travailler quand on n’a pas accès à son lieu de travail ? Le web 2.0 semble apporter sa pierre à l’édifice.
Il aura suffi d’un week-end de neige sur la France pour déclencher ce type d’alerte : « Neige, verglas : les transports perturbés ». Et inévitablement, dans la foulée, les messages affluent sur les réseaux sociaux sur le thème : « trop de #neige par chez moi, je pose un jour de RTT pour lundi » (prévoyants) ou encore « je crois que je vais pas pouvoir aller bosser lundi » (moins prévoyants).
Comment rejoindre son lieu de travail quand les transports publics font défaut et que les routes sont impraticables ? On ne peut pas ! Cette situation, de nombreux Français la vivent chaque année, et pas seulement à cause de la neige.
Un mouvement social affectant les transports en commun suffit à mettre hors d’état de se rendre au travail une masse non négligeable de travailleurs, en dépit des efforts des partenaires sociaux pour mettre en œuvre un service minimum et limiter les perturbations occasionnées aux usagers.
Il en va de même, lors d’une grève du corps enseignant, lorsque la commune ne dispose pas des moyens suffisants pour assurer un service d’accueil à l’école, et que les parents n’ont d’autre choix que de rester à la maison pour garder leur progéniture.
Si l’on ajoute les journées chômées pour panne de chaudière, dégât des eaux, enfant malade… on atteint un nombre conséquent de jours d’absence de salariés pourtant potentiellement « en état » de travailler (contrairement aux situations d’arrêts de travail pour accident, maladie ou maternité/paternité ou d’absences relatives à un mariage, un deuil…).
L’absentéisme coûte cher
Il est communément admis qu’1% de taux d’absentéisme coûte environ 1% de sa masse salariale à l’entreprise, mais cette moyenne cache des disparités importantes puisque selon le secteur d’activité et la taille de l’entreprise, ce chiffre pourrait atteindre 4% de la masse salariale…
Dans son livre blanc sur le sujet, la société Securex évaluait le coût de l’absentéisme – toutes causes confondues – à la coquette somme de 25 milliards d’euros, si l’on tient compte des impacts directs (perte d’activité, coût de remplacement le cas échéant…) et indirects (retards de livraison, coût de gestion administrative de l’absence…). A cela s’ajoute le préjudice difficilement chiffrable pour l’entreprise : désorganisation, aggravation de la charge de travail des présents…
Sans remettre en cause les dispositions du droit relatives à la protection sociale, on est en droit de se demander si une partie de cette somme ne pourrait pas être économisée.
Comment ? Les outils digitaux et notamment les plateformes collaboratives (intranet, extranet, réseaux sociaux internes), couplés aux moyens de communication déjà répandus (téléphonie par internet, messagerie électronique…) semblent pouvoir constituer un moyen efficace et peu coûteux pour permettre aux salariés « privés de bureau » mais aptes au travail, de rester utilement connectés à leur entreprise, collègues, clients… le temps que la situation redevienne normale.
Les outils collaboratifs sont prêts
Bien sûr, ce type d’outil dit 2.0 (en ce qu’il modifie l’organisation, les méthodes de travail, les relations…) ne résout pas tout, mais les progrès spectaculaires des technologies disponibles laissent déjà entrevoir des marges de progression non négligeables en terme de réactivité et de productivité. Si les grandes entreprises qui avaient déjà adopté les outils de première génération sont en pleine migration vers ces nouveaux schémas, de plus en plus de dirigeants de petites et moyennes entreprises s’interrogent sur la pertinence de la mise en place d’outils 2.0 pour des structures de leur taille.
Face à l’augmentation des coûts liés à l’énergie, à la sécurité des travailleurs, aux transports, etc., on peut légitimement avancer que le déploiement de ces nouvelles solutions pour travailler relève davantage de l’investissement stratégique que du gadget…
Les solutions existent et il suffit de bon sens et d’une volonté concertée de les appliquer pour gagner en souplesse. Gageons que les professionnels de la stratégie 2.0 sauront œuvrer pour proposer des réponses adaptées à ces nouvelles problématiques et accessibles à tous…